Les élections de décembre au Royaume-Uni ont offert une large majorité aux conservateurs de Boris Johnson. L’accord de Brexit, négocié précédemment avec l’Union Européenne va pouvoir être voté. Ces troisièmes en quatre ans, pourraient permettre de trouver une issue au divorce entre le Royaume-Uni et l’UE.
« Get Brexit done »
En apportant 43,6% des voix au parti conservateur, les électeurs britanniques offrent à Boris Johnson une opportunité de mettre un point final au dossier du Brexit et d’honorer le référendum de 2016. Bien que la date de sortie de l’UE soit repoussée au 31 janvier 2019, Boris Johnson a réussi à faire voter l’accord final de retrait aux parlementaires britanniques. Il peut ainsi passer à l’étape suivante: négocier les nouvelles relations entre l’UE et le Royaume-Uni. Le premier ministre britannique se dit très confiant, pour négocier un accord de libre-échange avant la fin de l’année 2020.
« Nous allons quitter l’UE le 31 janvier. Il n’y a plus ni ‘si’, ni ‘mais’. »
Boris Johnson
Les grands perdants de ce nouveau vote
Les travaillistes souhaitaient reprendre le pouvoir du parlement, ce vote signe une nouvelle déconvenue pour Jeremy Corbin, le chef du parti, dont l’image s’est dégradée. Alors qu’ils avaient obtenus 40% des voix en 2017, le groupe politique perd 59 sièges lors des élections du 12 décembre (32,2%). Son projet économique et social avait été jugé radical par les experts britanniques, mais c’est aussi son message flou sur le Brexit qui n’a pas réussi à convaincre. En effet, le parti avait tout d’abord annoncer vouloir renégocier l’accord de divorce entre le Royaume-Uni et l’UE, avant d’annoncer souhaiter un deuxième référendum.
En se présentant clairement comme un parti anti-Brexit, les Libéraux-Démocrates souhaitaient rassembler l’électorat pro-européen en promettant d’annuler purement et simplement le Brexit. Toutefois, ils n’ont réussi qu’à atteindre 11,6% (soit 11 sièges). La responsable du parti, Jo Swinson, a notamment perdu son siège et a annoncé sa démission.
Vers un éclatement du Royaume-Uni ?
« Boris Johnson a peut-être reçu un mandat pour faire sortir l’Angleterre de l’Union Européenne. Il n’a absolument pas le mandat pour faire sortir l’Ecosse de l’Union Européenne. »
Nicola Sturgeon,Sky News
L’autre gagnant de ce vote, c’est le parti indépendantiste écossais (SNP). Sur les 59 sièges du parlement britannique réservés aux élus écossais, 48 ont été remportés par les indépendantistes. Très opposée au Brexit, Nicola Sturgeon a d’ores et déjà fait savoir que, suite aux résultats de ce vote et à la volonté de Boris Johnson de mettre en place le Brexit, elle souhaitait un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Le vote de 2014 avait été perdu par les indépendantistes. 55,3% des citoyens avaient voté « contre ». Un nouvel appel aux urnes avec la possibilité pour les indépendantistes de « mêler indépendance de l’Écosse » et « maintien dans l’UE » pourrait faire basculer l’opinion.