Mode d’emploi des négociations du Brexit

Le Brexit va célébrer sa première année. Les négociations entre l’UE et le Royaume-Uni ont commencé depuis le 19 juin. L’issue reste de trouver un accord de séparation. Elles devraient durer deux ans.

 

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Les enjeux de la négociation

Plusieurs questions doivent être réglées lors de ces négociations. La première concerne les expatriés. Ils sont 3,2 millions d’Européens à vivre au Royaume-Uni et 1,2 millions de britanniques à habiter dans l’un des états membres de l’UE. Il s’agit de définir les nouvelles modalités de circulation et d’établissement de ces citoyens. La question de l’immigration avait été cruciale lors de la campagne du Brexit, elle se retrouve donc naturellement au centre de ces négociations.

L’un des points forts de cette négociation porte sur la sortie du marché unique. Le Royaume-Uni quitterait des accords de libre-échange et des partenariats signés par le passé. Une sortie simple de l’UE affecterait l’économie britannique. Londres souhaite trouver une solution plus intéressante, notamment via une solution dite à la « Norvégienne ».

 

L’équipe britannique

 

David Davis dirige les négociations du côté britannique. Ce député conservateur de 67 ans a toujours compté parmi les europhobes de son parti, allant même jusqu’à faire campagne aux côtés de Nigel Farage*. Il est l’un des avocats des « effets bénéfiques du Brexit » annoncé par Theresa May, en expliquant notamment que des accords avec les Etats-Unis, l’Australie ou la Chine verraient le jour rapidement après la signature du Brexit. Ultra libéral en économie, il garde la même position concernant les lois de surveillance, qu’il juge « lois liberticides ».

 

 

Pourtant parti favori en 2005 lors de l’élection interne au Parti Conservateur, il est battu par David Cameron et refusera de rentrer dans son gouvernement. Il s’est illustré à plusieurs reprises, notamment en démissionnant de son poste de député en 2008, en signe de protestation contre les atteintes faites aux libertés publiques.

Lors des négociations du Brexit, Oliver Robins, Sir Tim Barrow ou Sarah Healey épauleront le conservateur. Cette équipe est notamment fragilisée par les élections générales de juin, qui ont fait perdre sa majorité, au parti conservateur.

 

L’équipe européenne

Le français Michel Barnier a été désigné négociateur en chef. Ministre des affaires étrangères sous Jean-Pierre Raffarin, ce commissaire européen au marché intérieur et aux services de 66 ans est craint outre Atlantique. Les médias britanniques ont toujours en tête les négociations qu’il avait entreprises avec les banques anglaises entre 2010 et 2014 pour la mise en place de l’Union Bancaire Européen. L’affaire lui avait valu le surnom de la « bête noire de la City ». Lors de sa nomination l’année dernière, Jean Claude Juncker l’avait qualifié de « négociateur talentueux ».

A ses côtés, Sabine Weyand (Allemagne) est une haute fonctionnaire dans l’exécutif européen. Ils devraient tous deux travailler ensemble sur les points techniques de l’accord : marché commun, budget, commerce, etc. Donald Tusk et Didier Seeuws (Belgique) devraient quant à eux essayer de développer le futur diplomatique entre les deux institutions.

 

MEMO

Nigel Farage. Homme politique anglais, il est le créateur du Parti pour l’Indépendance du Royaume-Uni (UKIP). Elu député européen depuis 1999, il est l’un des eurosceptiques les plus connus et fut un fervent soutien du « Leave » durant le vote sur le Brexit. Après la victoire du Brexit en juin 2016, il quitte la présidence de son partie et devient animateur de radio. Cette décision lui a valu plusieurs critiques, notamment celle de ne pas vouloir porter la mise en place réelle du projet de sortie de l’UE.

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