Les allemands face aux urnes

L’Allemagne s’apprête à élire sa nouvelle assemblée du Bundestag. Ses voisins hollandais et français y sont déjà passés, respectivement en mars et en mai dernier. L’enjeu du scrutin s’effectue principalement entre la chancelière sortante Angela Merkel et l’ancien président du parlement européen, Martin Schulz. C’est plus de 82 millions de citoyens allemands qui se rendront devant les urnes, ce dimanche 24 septembre.

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Les candidats

Angela Merkel défend sa position de Chancelière allemande durant cette élection qui était présentée par les journalistes comme « sa campagne la plus difficile ». Au pouvoir depuis plus de douze ans, elle a fait face à de nombreuses critiques ces derniers mois, notamment concernant sa politique d’accueil des réfugiés.

Martin Schulz représentera le SPD. La gauche allemande espère pouvoir atteindre un meilleur score que les trois précédents suffrages. L’ancien président du parlement européen, qui avait été élu en 2012, a quitté ses fonctions en novembre dernier afin de se consacrer exclusivement à cette campagne.

Le mouvement d’extrême droite AFD sera représenté par Alexander Gaillard et Alice Weidel. Hostiles à la politique migratoire mise en place par la chancelière, le mouvement a gagné plusieurs points dans les sondages, dans les dernières semaines et s’installe comme troisième force du pays.

À l’aile gauche, Die Linke sera portée par Sahara Wagenknecht et Dietmar Bartsch. Quant aux verts allemands, ils seront représentés par Katrina’s Görig-Eckhart et Cem Ozdemir. Ces derniers en forte baisse dans les sondages auront du mal, à conserver leurs 63 sièges gagnés aux dernières élections.

Enfin, l’allié favori du CDU pour les coalitions, le Parti Libéral démocrate (FDP), devrait souffrir des critiques de la presse allemande adressé à son chef de file Christian Lindner. Ses prises de positions pro-russe, notamment concernant la Crimée, ont affaibli son parti.

 

Le processus électoral

Les citoyens allemands se rendront aux urnes le 24 septembre prochain, afin d’élire 598 députés. Pour cette élection, les votants possèdent deux bulletins. Le premier leur permet de pouvoir élire une personne de leur territoire, correspondant en France au député. Ce dernier représente sa circonscription à l’assemblée nationale.

Le second bulletin détient un vote de liste. Les allemands sont appelés à voter pour une liste représentant l’un des partis en course. Les listes ayant réussies à atteindre plus de 5% des suffrages exprimés pourront ainsi envoyer au moins l’un de leurs représentants au Bundestag. En 2013, le FDP et l’AFD n’avaient pas réussi à atteindre les 5% demandés et n’avaient donc pas pu être représentés.

 

L’écart se creuse

Martin Schulz le savait, le débat télévisé devait être pour lui un moyen de gagner des voix parmi les indécis et de rattraper la chancelière dans les sondages. Mais, Angela Merkel est une habituée de l’exercice. Elle a prouvé toute son expérience durant ce dernier débat.

L’échange, orienté principalement sur les questions internationales, a déçu les spectateurs qui souhaitaient mieux comprendre les programmes sociaux et économiques des deux candidats. Toutefois, Angela Merkel s’est retrouvée grande gagnante de ce débat notamment grâce à ses prises de positions concernant la Turquie. Dans un contexte politique tendu entre Ankara et Berlin, la chancelière s’est exprimée contre une possible entrée de la Turquie au sein de l’Union: “Je ne vois pas l’adhésion arriver et je n’ai jamais cru que cela puisse survenir”a-t-elle déclaré. La question turque est un enjeu important pour l’Allemagne. Le pays se compose de 3,4 millions de citoyens d’origine turque, soit la plus grande communauté du pays.

Suite au débat, l’actuelle chancelière était créditée de 38% des votes, devançant de quinze points Martin Schulz et le SPD.

Répartition des sièges depuis 2013

 

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