Plus de deux millions de personnes se sont exprimées en faveur de l’indépendance en Catalogne, ce dimanche. Pour autant, Madrid et Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol, « il n’y a pas eu de référendum« .
Victoire des indépendantistes en Catalogne
Ils sont 2.26millions de personnes à avoir franchi l’interdiction de voter de Madrid et à s’être rendus aux urnes. Ces élections auront été marquées par une forte violence, plus d’une centaine d’hommes et de femmes ont été blessés. Les 10 000 policiers et gardes civils envoyés en Catalogne avaient reçu un ordre de Madrid du chef de l’état: « défendre l’état de droit en empêchant la tenue de ce référendum ».
Mutisme européen
Carles Puigdemont, le chef du gouvernement Catalan, a appelé l’Union Européenne à prendre position et à agir rapidement concernant ce référendum: « Nous sommes des citoyens européens et nous souffrons d’atteintes à nos droits et libertés ». Devant le silence européen, le hastage #ShameOnEu a été repris par de nombreux internautes accompagnant des photos de personnes blessées et des messages exigeant un réaction européenne, notamment concernant les violences policières.
Les catalans restent dans l’incompréhension de ce silence, « L’UE devrait agir rapidement car la situation de dimanche nous a amené à un point de non retour. Rien ne sera plus pareil entre la Catalogne et l’Espagne », explique, Laura une étudiante catalane.
Bruxelles a depuis le lancement du processus fait savoir qu’elle n’accepterait pas les résultats de l’élection. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission Européenne, avait toutefois expliqué que si la Catalogne se sépare de l’Espagne, elle devrait suivre le processus d’adhésion suivi par les membres entrés en 2004 (La Vanguardia, 14/09/2017).
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Retour sur un Long Processus
XIXe siècle: La perte des colonies espagnoles (Cuba, Porto Rico, Guam et les Philippines) fait naître le nationalisme catalan contemporain au sein de l’élite
1936-1939: la Guerre d’Espagne sépare le pays entre la Catalogne républicaine et l’Espagne franciste. A la fin de la guerre, gagnée par les nationalistes, met fin au régionalisme catalan.
1975: La fin du Francisme et le début de la Monarchie Constitutionnelle espagnole permet à la Catalogne de demander davantage d’indépendance (1979)
2006: Un Nouveau Statut d’autonomie est proposé par une coalition catalane (socialistes, nationalistes de gauche et communistes-verts)
2010: 14 des 223 articles du Nouveau Statut d’autonomie sont retoqués par le Tribunal constitutionnel à la demande du Parti Populaire
2012: Un million de personnes manifestent en Catalogne avec un slogan : « Catalogne, nouvel Etat d’Europe »
2015: Les partis indépendantistes atteignent 47.6% des voix et deviennent majoritaire au Parlement régional
6 septembre 2017 : le Parlement catalan vote la tenue d’un référendum sur l’indépendance après l’annonce faite par Carles Puigdemont en juin
20 septembre 2017: 14 hauts responsables catalans sont arrêtés
Carles Puigdemont. Chef du gouvernement régional de la Catalogne, depuis 2016. Il représente le Parti Démocrate européen catalan (créé en 2016). Ancien journaliste, il s’est lancé dans la politique en 2011.
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