Le week-end dernier se déroulait le premier tour des élections présidentielles en République Tchèque. Comme annoncé, le président sortant Miloš Zeman arrive en tête du scrutin, suivi de son adversaire pro-européen Jiri Drahoš. L’entre-deux-tours s’annonce délicat entre les deux extrêmes.
Attendus mais pas autant. La surprise de ce premier tour électoral se manifeste par la forte mobilisation derrière l’ancien premier ministre Mirek Topolánek et le diplomate Paul Fischer. Ce soutien peut démontrer la volonté d’un changement chez les tchèques. Tous deux ont accordé leur confiance à Jiri Drahoš, le candidat pro-européen arrivé en seconde position. Quant au président sortant Miloš Zeman, il arrive comme prévu en tête des résultats, malgré de fortes réticences des jeunes générations. Les deux semaines d’entre second tour a d’ores et déjà été annoncé « fatiguant », par les candidats.
Deux profils, deux avenirs
Pour ces élections, il y a eu véritablement un renouveau du paysage politique, avec des exceptions. C’est ce qui a séduit les nouvelles générations. Les prises de position pro-russes et pro-Trump de leur chef d’état actuel ainsi que son état de santé apportent des réticences à son élection. Lors de son passage derrière l’isoloir, Miloš Zeman est arrivé fatigué, aidé par sa canne et ses agents de sécurité. Il faut mentionner également l’entrée d’une Femen venue protester à son égard. L’évènement a rappelé une fois de plus le soutien du président tchèque à la politique du Kremlin et son décalage avec la collaboration européenne. Qu’importe, déterminé à se montrer proche du peuple, Miloš Zeman a annoncé qu’il quitterait Prague quelques jours, pour rencontrer les citoyens dans les campagnes.
De l’autre côté, Jiri Drahoš séduit par son étiquette pro-européenne, tout en inquiétant par son manque d’initiatives. Aujourd’hui, les tchèques désirent « un chef d’Etat fort« , expliquait Martin, habitant de Prague. Sur son compte Facebook, le candidat félicitait cette première étape accomplie: « Les amis, on a réussi ! Il a été confirmé qu’un grand nombre de personnes en République tchèque souhaitent changer. Nous faisons un grand pas en avant vers notre rêve, nos efforts pour améliorer le climat politique et social dans le pays « . Des photos de profils de jeunes tchèques changent et y ajoutent des stickers « Jiri Drahoš 2018« , une manière de soutenir à leur façon le candidat. Pour autant, le camp Drahoš reste sur ses gardes, inquiet de la campagne Zeman. « Lors de la dernière élection, beaucoup de fausses informations ont été diffusées contre le rival de Miloš Zeman. Les gens autour du président actuel vont sûrement essayer de jeter un peu de terre à nouveau », explique Jan, jeune tchèque.
La bataille d’entre-deux tours devrait se réaliser également par un débat publique. Pour l’instant, le président sortant l’avait refusé. S’il veut gagner, il ne va pas avoir le choix. Le second tour se déroule les 26 et 27 janvier prochain. Les batailles vont se jouer également du côté des partisans, à qui rassemblera le plus.