Lors des élections législatives italiennes du 4 mars, le pays a montré sa division. Pas de majorité suffisante pour gouverner, mais une grande déception chez les jeunes italiens, se sentant une nouvelle fois en décalage.
« Je suis vraiment déçus des résultats mais ils étaient prédits » s’inquiètent Rocco. Ce jeune italien partage un sentiment similaire à d’autres citoyens de la même génération. Il s’inquiète du futur de son pays. Les résultats des élections législatives continuent de lui apporter des désillusions. La montée des extrêmes en fait partie avec un score important de La Ligue du Nord, porté par Matteo Salvini, qui a notamment basé sa campagne sur « une peur de l’autre« . Cette politique communique sur des sujets complexes et sensibles qui ont marqué la campagne tel que l’immigration, l’économie et le travail. « De nombreuses forces politiques ont tenté de saisir les attentes et les craintes des citoyens sans construire un cadre plus large et un programme politique réaliste« , explique Francesca. Les politiques doivent davantage écouter les besoins de ses citoyens
« L’Italie est clairement divisée »
Le casse-tête continue. Le choix électoral avait été très compliqué pour certains citoyens. Aujourd’hui, la difficulté persiste pour savoir laquelle des forces politiques gouvernera. Ces évènements demeurent la conséquence d’un pays fragmenté. « L’Italie reste divisée entre le nord et le sud, sans oublier entre les villes et les périphéries » explique Rocco, habitant de Bologne. La fracture se réalise également au sujet de l’Europe. « Le sujet de l’Union Européenne a été controversée. D’un côté, il y avait des positions nationalistes claires et de l’autre une alliance pro-européenne« , ajoute Francesca. Ces élections italiennes marquent également un certain désintérêt européen des citoyens, qui rejètent l’institution, l’observant telle une menace. La situation reste similaire aux dernières consultations citoyennes, au sein d’autres pays de l’Union Européenne. « Je pense que nous devons travailler pour relancer l’européisme en Italie« , explique Rocco.
Le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans, représentait 32,2%, en 2017, selon l’Eurostat. Cette situation explique l’exil de nombreux citoyens dans d’autres pays de l’UE. Ils souhaitent de meilleures conditions de vie et un emploi. Ces derniers se sentent en désaccord vis-à-vis des législatives. « Les résultats de ces élections montrent clairement que j’appartiens à une petite minorité dans mon pays, et c’est peut-être aussi la raison pour laquelle je vis à l’étranger« , souligne Francesca. Cette dernière ne voyait en aucun candidat une réelle politique qui permettrait de faire avancer le pays, après des espoirs dissous.
Des revendications maintenues
« Je veux un gouvernement qui puisse donner une stabilité aux italiens« , ajoute Domenico, originaire de Milan. La volonté d’un gouvernement stable persiste. Les échecs des précédents gouvernements, les jeunes n’en veulent plus. À travers les témoignages récoltés, ces citoyens souhaitent tendre vers un équilibre en Italie, pour gagner en importance au sein de l’UE. « L’Italie devrait être le moteur de projets communs sur les migrations et la mise en œuvre de la dimension sociale de l’Europe. Nous sommes confrontés à de grandes inégalités et la porte d’entrée vers l’Europe pour tous ceux qui cherchent un avenir meilleur » ajoute, Diletta. Ces attentes se doivent toujours d’être écoutés. Les nouveaux élus rentrent au parlement vendredi. Quant à la consultation du président pour la création d’un gouvernement, il faut attendre le 3 avril prochain. La possibilité de voir de nouvelles élections se maintien par une coalition compliquée.