Les Brex-outers

Depuis le vote du Brexit, un bras de fer s’est engagé entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni en pleine négociation du divorce le plus célèbre du continent. La question est jugée prioritaire pour l’Union Européenne, qui a accusé le gouvernement de Theresa May de prendre en otage les expatriés européens. Témoignage de Marina, une Brex-outers.

En 2016, ils étaient 117 000 ressortissants de l’UE à décider de quitter le Royaume Uni, contre 86 000 en 2015.  Marina, 44 ans, se joint cette année à ces personnes qui quitteront le sol anglais pour retourner dans leur pays d’origine au sein de l’Union Européenne. Née en Espagne, elle a choisi le Royaume Uni il y a maintenant 15 ans. C’est au sein de ce pays qu’elle a rencontré son mari, directeur général d’un hôtel. La famille a ensuite accueilli deux garçons de cinq et huit ans. Jamais la petite tribu n’aurait pensé que leur statut serait un jour remis en question, après 14 ans de souvenirs en Angleterre.

Lorsque la campagne concernant le vote du Brexit est lancée, le couple fait face aux arguments du camps pro-Brexit. « Je ne pouvais pas croire les raisons que me donnaient les gens, sur leur choix de voter pour le Brexit, l’ensemble était des mensonges ».  Marina tente de leur expliquer que le National Health Service (Service national de santé) ne s’améliorera pas suite à ce vote, tout comme le marché immobilier. Les explications données au vote n’arrive pas à la convaincre, et elle voit impuissante la situation tourner en la faveur du Brexit. « Maintenant quand mes collègues en discutent avec moi, ils me disent qu’ils voteraient différemment pour un nouveau référendum » ajoute-t-elle.

 

Climat tendu

Les résultats du vote du Brexit remettent en cause les convictions de la famille. Les remises en question prennent le dessus, avec le sentiment grandissant que les anglais ne veulent pas d’eux, malgré les dires de ces collègues :« Certains de mes collègues utilisaient le « pas toi … toi tu es une bonne migrante « ».

La situation des expatriés devient plus compliquée. Sans un accord de l’Union Européenne et du Royaume-Uni, leurs acquis précédents sont remis en question. Un employeur anglais ne peut être certain des conditions dans lesquelles il embauche désormais un employé européen, et dans quel sens ces modalités vont évoluées.

Le choix de quitter le Royaume-Uni

Le choix de quitter leur pays d’accueil s’est alors imposé petit à petit à la famille, une décision difficile à prendre. La prochaine destination sera la Hollande, le pays d’origine du mari de Marine.  « Il faut déraciner toute la famille, en laissant des amis, des emplois, l’école et la langue commune dans la maison ». Le défi reste entier pour Marina, qui a 44 ans, doit désormais s’adapter à une nouvelle vie dans un nouveau pays.

Mais elle reste optimiste quant au futur du Royaume-Uni, son pays d’accueil, mais surtout concernant les relations avec l’Union Européenne. « Le Royaume-Uni ne s’est jamais vraiment investi dans l’UE, comme le prouve le fait qu’il soit resté hors de l’euro ». Une nouvelle chance à saisir selon elle pour l’Union, mais aussi pour sa famille.

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