Conseil de l’UE – Fin de la première présidence roumaine

La Roumanie termine sa présidence au conseil de l’Union Européenne dimanche. Elle cède sa place à la Finlande puis à la Croatie. L’occasion de revenir sur les travaux réalisés lors de ces six mois à la tête de l’Institution. Pour autant, la fin de mandat semble mitigée notamment du côté de sa jeunesse. 

 

À travers la capitale roumaine, de nombreux écriteaux communiquent sur la présidence au Conseil.

 

Depuis la mise en place du traité de Lisbonne, le Conseil est séparé en deux: la présidence semestrielle du Conseil de l’Union Européenne et le président du Conseil européen. Pour sa première gouvernance, débutée en janvier dernier, la Roumanie a choisi d’axer son mandat sur  « la convergence et la cohésion en Europe ». La période présidentielle n’a pas été simple notamment par le Brexit et les élections européennes des 23 – 26 mai. La Roumanie a succédé à une présidence autrichienne, elle-même mitigée. Des temps forts se défendaient en Autriche avec notamment le projet d’accord du Brexit, l’approfondissement de la zone euro. Mais une zone d’ombre persistait avec les questions migratoires.

Au sein même du gouvernement national des inquiétudes existaient vis-à-vis de la direction de l’institution semestrielle puisque certains estimaient un manque de préparation. Pour autant, le pays étonne puisqu’il a rempli de nombreux objectifs avec plus de 90 dossiers clos. D’importantes directives ont été validées telles que le double contrôle des produits ou encore la directive sur les droits d’auteurs. Même si pour certains, les troubles nationaux ont pu gâché cette présidence.

 

Renforcer sa position européenne

La Roumanie fait partie de l’Union Européenne depuis 2007. La présidence au Conseil de l’UE a pu être perçue comme une fierté pour des citoyens roumains. Le pays dispose d’un poids au sein de l’Union, puisque pendant six mois il a pour mission d’organiser l’ensemble des réunions du Conseil et qu’il peut également résoudre des problèmes politiques. Luca Ciubotaru, 27 ans considère que la « présidence est une réussite ». Il estime que « le Conseil a adopté un certain nombre de dossiers législatifs importants notamment sur l’union bancaire, l’approfondissement du marché unique, l’amélioration des droits du travail et des droits sociaux, la décarbonisation des transports et le renforcement de la Europe numérique« .

L’ancien étudiant en relations internationales et intégration européenne attendait que cette fonction puisse rapprocher citoyens et institution sur la question européenne. « J’espérais également que cette opportunité serait l’occasion pour le gouvernement de présenter le débat sur l’Union européenne, ses défis et ses solutions, à un public plus large, aux Roumains et aux autres Européens afin de favoriser les créations d’un véritable peuple européenne, le sentiment de faire partie de cette construction, la reconnaissance des valeurs européennes ».

L’enjeux de la communication

La fonction a permis de renforcer l’image de la Roumanie au sein de l’UE mais démontre également la nécessité d’une évolution européenne à une seule vitesse. « Je pense que la présidence roumaine montre le besoin de plus d’intégration européenne des pays de l’Europe Centrale et Orientale », explique Bogdan Şestac, un jeune roumain de 27 ans. « Elle est bien marquée par un gouvernement pas très favorable à l’Europe (discours nationaliste surtout au niveau des aliments que l’Europe modifie et le besoin de consommer des produits locaux).

Les Roumains ont réussi à montrer un autre visage du pays lors du Sommet de Sibiu ». La réunion étatique avait permis de dresser un premier bilan de cette présidence. Le choix de la date n’était pas anodin, le 9 mai, jour de la déclaration de Robert Schuman (CECA). Pour autant, souvent reproché à l’Union Européenne, la communication reste le point faible de cette gestion. La situation s’est vue tant pour la prise de fonction que pour les objectifs positifs.  « Je m’attendais à beaucoup plus de visibilité sur les projets accomplis et l’impact que ceux-ci ont produit au niveau européen, mais surtout en Roumanie le discours a été centré sur ce qui n’allait pas bien lors de cette présidence. (…) J’ai découvert une page Instagram qui montrait les moments de la présidence roumaine, mais la communication au sujet était bien faible »  ajoute, Bogdan Şestac. Les deux prochaines nations européennes la Finlande et la Croatie auront donc encore du travail au niveau de l’information de l’Institution.

 

 

 

 

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