Jeudi dernier, les catalans votaient pour leur nouveau parlement régional. Victoire des indépendantistes avec 70 sièges sur 135. La situation reste pour autant compliquée, puisque nationalistes et autonomistes n’arrivent toujours pas à dialoguer.
Le 21 décembre, les indépendantistes catalans ont de nouveau remporté la majorité absolue des sièges au parlement régional. L’assemblée a été dissoute suite à la proclamation de l’indépendance en octobre dernier, s’en est suivie de la mise sous tutelle nationale de la région. Ses élections étaient attendues puisque la participation était de 82%. Les citoyens espéraient sortir de la crise institutionnelle.
Des résultats mitigés
À travers ces élections, il y a eu plusieurs forces politiques dont trois indépendantistes: Junts per Catalunya par Carles Puigdemont, la gauche républicaine (l’ERC) avec comme chef de file Oriol Junqueras (toujours en prison) et la CUP, candidature d’unité populaire.
Quant à l’unité espagnole, elle était représentée par le parti libéral d’Inès Arrimadas, Ciudadanos, raflant la majorité des sièges (37). Le parti populaire du premier ministre s’écroule passant de onze à trois sièges. La liste du parti Podemos tenue par la maire de Barcelone reste présente en conservant ses positions « ni unioniste et ni indépendantiste ».
« Un dialogue de sourds »
Depuis mardi, les forces de l’ordre espagnoles commencent à quitter le territoire catalan. Elles avaient été déployées lors du référendum du 1er octobre. La situation reste pourtant critique avec des échanges difficiles entre pouvoir espagnol et les indépendantistes catalans.
Les principaux leaders de l’Etat catalan accusés de « rébellion » et de « sédition » sont aujourd’hui en prison ou à l’étranger tel que Carles Puigdemont, toujours en Belgique. Huit des députés élus demeurent dans l’incertitude d’exercer leur nouvelle fonction. Quant au premier ministre, Mariano Rajoy, il refuse de rencontrer à Bruxelles ou ailleurs, Carles Puigdemont qui l’avait invité au dialogue. Il explique que « La personne avec laquelle je devrais m’asseoir, c’est celle qui a remporté les élections, Madame (Inès) Arrimadas« . Felipe VI, roi espagnol, appelle lui, à la sérénité, dans son discours traditionnel de noël.
Pour autant, les nouveaux élus parlementaires doivent s’entendre entre eux afin de former un nouveau gouvernement d’ici février. Sinon, la tutelle espagnole ne sera pas levée et les catalans devront retourner une nouvelle fois devant les urnes.