Du 14 au 18 novembre des citoyens de 48 nationalités se rencontrent à Berlin afin de trouver ensemble des idées pour la paix. L’évènement notamment organisé par l’OFAJ tend à sensibiliser les participants entre 18 et 22 ans à l’harmonie et à l’union, en cette année du centenaire de la Grande Guerre. Dimanche, trois propositions de paix seront présentées à Frank-Walter Steinmeier et Emmanuel Macron, lors de la cérémonie de clôture. Mais avant, des réflexions communes se réalisent à travers trois jours d’ateliers.
« La paix représente pour moi le fait « d’être respectueux, d’être libre », de « faire attention aux autres », « l’absence de violence ». Ces interprétations d’union se découvrent sous le portrait d’un groupe de participants. Ils vont dans le même sens mais appartiennent à des histoires et des passifs bien différents. Tout au long de l’évènement, trois animateurs s’occupent de cette quinzaine de personnes. Ils ne sont pas les seuls, pas moins d’une soixantaine d’accompagnateurs ont été recrutés pour s’occuper des 400 jeunes repartis en une vingtaine de petits comités. À l’auberge de jeunesse de Berlin, la première journée s’est axée sur les différentes perspectives de la Première Guerre Mondiale mais l’idée était également de faire connaissance. « C’est vraiment intéressant pour les participants de pouvoir connaitre des personnes de différentes cultures, de différentes origines. Ils vont voir les choses d’un autre oeil maintenant« , explique un des animateurs, Mohammed. Dans son petit groupe, au début de la rencontre les participants ont réalisé ensemble une frise historique avec les passifs de chacun pour mieux comprendre « les guerres ». Ils ont également à l’aide de post-it exprimer leurs attentes et leurs craintes.
Au sein d’un autre atelier, un groupe se penche davantage sur la compréhension des multiples histoires de la Première Guerre Mondiale. En amont de la rencontre, Magali et ses deux autres collègues avaient demandé à chacun de ses participants d’apporter trois choses: un objet de paix, un objet de guerre et un livre d’histoire. La pédagogie a bien fonctionné. « À travers cet exercice nous nous rendons compte des différentes histoires et que tout n’est pas écrit dans un seul livre, il faut creuser. Nous connaissons l’histoire interne, mais pas les influences externes« , ajoute t-elle. Les participants ont appris à se détacher des livres pour bénéficier des nouvelles connaissances et concepts venus d’ailleurs, grâce aux témoignages de leurs collègues.
Mêler art et histoire
Les participants issus des 48 pays bénéficient aussi d’ateliers en libre circulation. Ils peuvent assister à seize animations différentes comme une conférence sur l’histoire de la guerre, sur l’immigration, une rencontre avec la journaliste française Stéphanie Trouillard ayant couvert le centenaire, ou encore une construction d’une fresque de portraits artistiques. Cette dernière activité a notamment intéressée une jeune marocaine, Ichrak. « J’étudie l’architecture alors la réalisation de portraits m’intéressait beaucoup. Il ne faut pas oublier que la guerre détruit le patrimoine que nous construisons, cela efface parfois une partie de l’histoire« . La fresque sera exposée à l’Info Café, à Berlin. Des auto-portraits ont été réalisés par pas moins de 70 personnes (trois écoles allemandes) et s’accompagneront des derniers travaux des participants de l’atelier. La jeune fille de 20 ans tient à rajouter que « Chacun fait son portrait avec ses couleurs, ses choix, une palette différente qui montre la diversité des personnes à travers les couleurs. Avant cet évènement je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer autant de personnes de nationalités différentes, c’est vraiment intéressant« , sourit-elle.
Les deux autres journées s’organisent pour fonder de nouvelles idées pour la paix: une visite de Berlin, une projection d’un film franco-allemand ou encore un match de football opposant les jeunes du Hertha Berlin contre les jeunes anglais de Liverpool. Les trois idées retenues seront proposées aux deux présidents allemand et française lors de la cérémonie de clôture. Ces activités permettent de rassembler des citoyens, où il y a une centaine d’années, leurs aïeuls n’étaient qu’aux prémices d’une courte réconciliation.
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Le reportage de Toi d’Europe sur l’Allemagne